Retour à la maison.

Retour à la maison.

Il y a quelques semaines, ma grand-mère, après une vie bien remplie, est rentrée à la maison.
À la suite d’une chute, elle s’est retrouvée immobilisée dans son lit et durant 15 jours elle s’est doucement laissée glisser de l’autre côté.
Chacun l’a accompagné comme il l’a pu durant ces derniers temps précieux.

Voici l’histoire :
Le vendredi, alors que depuis une semaine, déjà, nous sentions que la fin de son passage sur terre était très proche, je me connecte à elle pour lui faire un nouveau soin et voir où elle en est dans son chemin.
Je ressens très clairement, la peur.
Je vais essayer d’être le plus précis possible pour décrire ce qui s’est passé.
Elle est là, à mi-chemin, je vois l’énergie de tous ceux qui sont auprès d’elle, et qui malgré les, « c’est bon, tu peux y aller », finalement la retiennent malgré eux.
Elle ne se sent pas de partir, j’ai l’impression que c’est vraiment la peur de l’inconnu qui la freine.
Un peu comme nous dans la vie lorsque nous préférons rester dans une situation inconfortable que nous connaissons plutôt que d’aller vers autre chose, sans savoir ce qui nous attend.
Je lui dis de ne pas s’inquiéter et qu’elle peut avancer sereinement.
Elle s’énerve gentiment et me dit que nous pouvons bien attendre 5 min (nous sur terre).

C’est alors que de l’autre côté du chemin, apparaît des personnes que je ne connais pas, mais qu’elle semble reconnaître.
Ils sont comme une famille, en tout cas, j’en ressens les liens et l’amour.
Surement tous ceux qui sont déjà parti, pourtant je ne reconnais pas les membres de notre famille rentrée trop tôt.
Bref, ils sont là, elle est là, mais ce n’est pas suffisant pour lui donner le courage d’aller plus loin.

Je regarde le chemin sur lequel elle se trouve, c’est un fil de funambule, avec le vide de part et d’autre.
Même moi, j’en ai le vertige. J’essaie donc d’élargir ce fil pour en faire un chemin ou elle peut marcher en sécurité.
Une fois la chose faite, elle a pu l’emprunter et rejoindre sa famille.

Jusque-là, je ressentais toute sa tension, sa peur, ses questionnements, et lorsqu’elle a traversé, tout s’est envolé en un claquement de doigts, un sentiment de liberté, de légèreté c’est installé. Même son apparence était différente.
C’était un instant magique.

Je l’ai vu partir dans la lumière avec ce petit monde sympathique.
À ce moment, j’ai senti que son âme avait sereinement retrouvé son foyer.
Quelques heures plus tard, son cœur a cessé de battre.

Ce fut pour moi une magnifique expérience. Je comprends mieux comment certaines âmes peuvent se retrouver bloquées à cause de leurs croyances et de leurs peurs.

J’ai l’habitude d’aider les présences coincées dans les lieux, mais c’est la première fois que j’accompagne quelqu’un sur le chemin du retour en direct.

Je me suis rendu compte à quel point ce moment est sacré et important pour la personne qui rentre à la maison.

Et mon petit doigt me dit que ce ne sera pas la dernière fois que je ferais ça.

Je vous souhaite de bien profiter de la vie et de vos proches, tant que vous pouvez les serrer dans vos bras et leur dire que vous les aimez.

Jean-Baptiste